Quatre régions de France ont récemment commandé des trains bi-mode électrique-hydrogène, dans le cadre de la révolution dans la mobilité ferroviaire nationale. Les premiers essais doivent démarrer en 2023 pour une mise en service en 2025.
La France accélère la transition écologique de son transport ferroviaire. En mars, les Régions Auvergne-Rhône-Alpes, Bourgogne-Franche-Comté, Grand Est et Occitanie ont commandé auprès d’Alstom les premiers trains à hydrogène en Hexagone. Il s’agit précisément de 12 trains bi-mode électrique-hydrogène, c’est à dire capables également de rouler sous caténaires en traction électrique.
Les premiers essais sur voie devraient débuter fin 2023, pour une mise en service commerciale en 2025. « La France a tout pour devenir un champion de l’hydrogène : le Gouvernement est pleinement engagé pour faire de cette ambition une réalité. » a déclaré Jean-Baptiste Djebbari, Ministre délégué auprès de la ministre de la Transition écologique, chargé des Transports.
La mise en service des trains à hydrogène constitue une véritable révolution dans la mobilité ferroviaire, après celle des trains à vapeur, thermique et électrique. Ces nouveaux engins ont la particularité de n’émettre aucun CO2 dans l’atmosphère. Elle ne produise que de la vapeur d’eau et de l’eau condensée.
De quoi verdir le transport ferroviaire et contribuer à l’ambition de transition énergétique visant à réduire les émissions de gaz à effet de serre d’ici 2050. D’autres régions de France ont d’ores et déjà fait part de leur intérêt pour participer au projet du gouvernement.
Alstom sollicité par d’autres pays
La France n’est pas seule à se lancer dans la mise en circulation des trains à hydrogène. D’autres pays ont passé des commandes fermes auprès d’Alstom. Il s’agit notamment de l’Allemagne qui attend de mettre en service 41 trains régionaux à partir de 2022. Mais, à la différence des trains français, les modèles allemands sont monomodes. Alstom a aussi annoncé la livraison prochaine de six trains régionaux à hydrogène à la région de Milan.
Aliou Diallo, pionnier de l’hydrogène naturel
Ailleurs dans le monde, les projets de train à hydrogène fourmillent également. L’un des plus remarquables est celui du malien Aliou Boubacar Diallo. Contrairement aux Européens, celui-ci mise sur l’hydrogène naturel. Cette ressource présente dans le sous-sol d’une dizaine de pays (Etats Unis, Russie, Canada, Brésil, Mali, etc.) est présentée comme totalement vertueux.
Hydroma, la compagnie d’Aliou Diallo, transforme l’hydrogène naturel en électrique verte depuis 2012, près du village de Bourakébougou (Mali). Après huit années d’une exploitation pilote réussie, il a récemment annoncé une production industrielle pour approvisionner l’Afrique de l’ouest et l’Europe. Cela sera possible grâce à la construction d’un pipeline de 4700 kilomètres, qui traversera de nombreux pays.
Un train à hydrogène au Mali ?
Parallèlement, le promoteur malien travaille sur la construction d’un train à hydrogène (naturel) dans son pays. Il a encore fait part de cette ambition lors du lancement de plusieurs activités du gouvernement dans sa ville natale de Kayes, appelé la « Cité des rails ».
« J’ai réitéré ma disponibilité à contribuer à la mise en route de trains à Hydrogène qui pourraient révolutionner le secteur du transport et permettre au Mali d’être le premier pays africain à avoir des trains à Hydrogène. Cela ouvrirait une ère futuriste qui ferait du Mali la locomotive de la transition énergétique en Afrique », a déclaré le PDG d’Hydroma, qui accompagnait le président ministre malien Moctar Ouane.