Les stéréotypes de genre sont des représentations simplifiées et souvent discriminantes qui assignent des caractéristiques ou des rôles aux hommes et aux femmes en fonction de leur sexe biologique. Ces stéréotypes sont présents dans tous les domaines de la société, y compris dans les grandes écoles, qui sont censées former les élites de demain. Pourtant, ces établissements d’enseignement supérieur ne sont pas à l’abri des inégalités et des préjugés sexistes qui peuvent nuire à la réussite et à l’épanouissement des étudiants.
Comment expliquer la persistance des stéréotypes de genre dans les grandes écoles ? Quelles sont les conséquences pour les parcours scolaires et professionnels des diplômés ? Et surtout, comment lutter contre ces stéréotypes et promouvoir l’égalité entre les sexes dans ces institutions prestigieuses ?
Les origines des stéréotypes de genre dans les grandes écoles
Les stéréotypes de genre ne sont pas innés, mais construits socialement et culturellement. Ils se forment dès l’enfance, à travers l’éducation familiale, les médias, les jouets, les livres, etc. Ils se renforcent ensuite à l’école, où les élèves sont confrontés à des attentes et des évaluations différenciées selon leur sexe. Par exemple, les filles sont souvent encouragées à être sages, studieuses et douées en langues, tandis que les garçons sont valorisés pour leur esprit critique, leur créativité et leurs compétences en mathématiques ou en sciences. Ces stéréotypes influencent les choix d’orientation scolaire et professionnelle des jeunes, qui tendent à se conformer aux normes sociales de genre.
Voici une vidéo expliquant ces faits :
Les grandes écoles ne font pas exception à cette logique. Elles reproduisent et amplifient les stéréotypes de genre qui existent dans la société. D’une part, elles reflètent la ségrégation horizontale qui caractérise le système éducatif français : certaines filières sont plus féminisées que d’autres, comme les sciences humaines ou sociales, tandis que d’autres sont plus masculinisées, comme les sciences exactes ou l’ingénierie. D’autre part, elles contribuent à la ségrégation verticale qui marque le monde du travail : les femmes sont moins nombreuses que les hommes à accéder aux postes de direction ou aux métiers prestigieux et bien rémunérés.
Les conséquences des stéréotypes de genre dans les grandes écoles
Les stéréotypes de genre ont des effets négatifs sur la scolarité et la carrière des étudiant·e·s des grandes écoles. Ils peuvent entraîner une baisse de la confiance en soi, une moindre ambition, une autocensure ou un sentiment d’illégitimité. Ils peuvent aussi générer du stress, de l’anxiété, du harcèlement ou de la discrimination. Par exemple, les filles peuvent être victimes de remarques sexistes, de moqueries ou de sous-estimation de la part de leurs camarades ou de leurs professeurs. Elles peuvent aussi être confrontées au syndrome de l’imposteur, qui consiste à douter de ses capacités et à craindre d’être démasquée comme une usurpatrice.
Les garçons peuvent quant à eux subir une pression sociale pour être performants, compétitifs et dominants. Ils peuvent aussi être stigmatisés s’ils choisissent une filière atypique pour leur sexe ou s’ils expriment leur sensibilité ou leur vulnérabilité.
Ces stéréotypes ont également un impact sur l’insertion professionnelle et l’évolution de carrière des diplômé·e·s des grandes écoles. Ils peuvent limiter leurs opportunités d’emploi, leurs perspectives de promotion ou leurs salaires. Par exemple, les femmes peuvent être confrontées au plafond de verre, qui désigne les obstacles invisibles qui empêchent leur accès aux postes à responsabilité. Elles peuvent aussi être victimes du biais maternel, qui consiste à considérer qu’une femme est moins compétente ou moins motivée si elle a des enfants ou si elle souhaite en avoir. Les hommes peuvent quant à eux être pénalisés s’ils demandent un congé parental ou s’ils privilégient leur vie personnelle à leur vie professionnelle.
Les solutions pour lutter contre les stéréotypes de genre dans les grandes écoles
Pour combattre les stéréotypes de genre dans les grandes écoles, il faut agir à plusieurs niveaux. Il faut d’abord sensibiliser et former les acteurs et les actrices de ces établissements, qu’il s’agisse des étudiant·e·s, des enseignant·e·s, des administrateurs ou des recruteurs. Il faut leur faire prendre conscience des biais et des discriminations liés au genre, et leur donner des outils pour les déconstruire et les prévenir. Il faut ensuite diversifier et équilibrer les effectifs des grandes écoles, en favorisant la mixité des filières, des disciplines et des métiers.
Il faut pour cela encourager les jeunes, dès le collège ou le lycée, à s’orienter vers des domaines qui correspondent à leurs aspirations et à leurs talents, sans se laisser influencer par les stéréotypes de genre. Il faut enfin promouvoir et valoriser l’égalité entre les sexes dans les grandes écoles, en mettant en place des politiques et des pratiques qui garantissent le respect, la reconnaissance et la rémunération équitable de tous et de toutes. Il faut pour cela créer des instances et des dispositifs dédiés à l’égalité, tels que des cellules d’écoute, des chartes éthiques, des réseaux de mentorat ou des labels de qualité.