Depuis quelques mois, les opérateurs télécoms déploient la 5G dans les villes de France avec comme objectif de couvrir les deux tiers du territoire national d’ici 2025. Cette technologie devrait ouvrir la porte à de nouveaux usages numériques, aussi bien pour le grand public que pour les entreprises. Ces dernières pourraient toutefois être confrontées à une faible pénétration des fréquences, notamment dans les tours de bureau.
La 5G commence à être déployée depuis décembre 2020 dans plusieurs villes de France dont Nice, Paris, Lille et Marseille. Actuellement, les opérateurs travaillent d’arrache-pied pour déployer leur réseau dans un plus grand nombre de communes, avec l’objectif de couvrir les deux tiers du territoire national d’ici 2025.
La 5G promet des performances accrues par rapport à la 4G avec notamment un volume de données multiplié par 100, des débits jusqu’à 3 à 4 fois plus rapides et un temps de latence inférieur à une milliseconde, contre 25 à 40 millisecondes pour la 4G.
Une aubaine donc pour les entreprises si, et seulement si, elles parviennent à lever un certain nombre de difficultés.
Problème de pénétration des fréquences dans les tours avec la 4G
Selon une récente étude de Hub One, opérateur de technologies digitales pour les entreprises, 74 % des tours de bureaux sont mal couvertes en 4G pour les usages Web et visioconférence. Cette proportion monte à 95 % pour les tours les plus récentes.
Un problème de couverture qui s’explique notamment par la proximité immédiate d’autres bâtiments qui peuvent faire obstacle aux ondes, mais aussi en raison de la forte densité de population qui sature les réseaux aux heures de pointe dans les grandes villes.
Enfin et surtout, Hub One pointe du doigt les matériaux isolants présents dans les structures des bâtiments qui bloquent le signal des antennes proches des tours. C’est notamment le cas avec les tours à haute qualité environnementale (HQE).
La 5G ne changera pas la situation
D’après Hub One, la situation ne devrait pas s’améliorer avec la 5G, malgré les investissements colossaux des opérateurs pour l’acquisition de nouvelles fréquences. Même avec leurs débits multipliés par 10, ces fréquences pénètreront encore moins bien dans les bâtiments que celles utilisées pour la 4G. Pour résoudre ce problème Hub One propose de se tourner vers les réseaux d’antennes distribuées (DAS). Ces systèmes permettent une large diffusion du signal au sein même des tours de bureau.
Malgré ce frein financier, les acteurs de l’immobilier n’ont pas d’autres choix que de recourir à ces systèmes. « La doctrine de certaines foncières change. Elles se rendent compte que c’est un investissement rentable », relève-t-on chez Hub One.
Notons que la France compte actuellement 10.000 antennes 5G opérationnelles contre 455 500 antennes 4G opérationnelles. L’Hexagone bénéficie ainsi d’une excellente couverture, entre 97 et 99 % de la population selon l’ARCEP.
Qu’il s’agisse de 4G, ou demain de 5G, les problématiques de connectivité dans les tours de bureau devraient perdurer (et peut-être même s’aggraver) dans les années à venir. Des solutions existent toutefois pour améliorer la connectivité mobile dans les bureaux, les réseaux d’antennes distribuées (DAS) qui permettent la diffusion d’un signal de qualité dans les tours de bureau.