Strasbourg : une ville pionnière pour le bien-être des salariés

Un congé de 4 jours pour les femmes

Strasbourg est connue pour son patrimoine culturel, sa gastronomie et son rôle européen. Mais la capitale alsacienne se distingue aussi par ses initiatives sociales innovantes. En 2024, l’Eurométropole de Strasbourg va expérimenter la semaine de travail de quatre jours et le congé menstruel pour ses agents. Quels sont les objectifs et les enjeux de ces mesures ?

La semaine de quatre jours : plus de souplesse, d’attractivité et de qualité de vie

La semaine de travail de quatre jours consiste à répartir les 35 heures hebdomadaires sur quatre jours au lieu de cinq, en augmentant la durée quotidienne de travail. Cette organisation permet aux salariés de bénéficier d’un jour supplémentaire de repos, qui peut être choisi selon leurs besoins et leurs préférences.

Voici une vidéo relatant cette nouvelle :

L’Eurométropole de Strasbourg va lancer en 2024 une expérimentation avec les agents volontaires, qui pourront opter pour la semaine de quatre jours. Selon Syamak Agha Babaei, vice-président de la collectivité, cette mesure répond à plusieurs demandes des agents :

  • La souplesse : la semaine de quatre jours offre plus de flexibilité aux agents, qui peuvent adapter leur emploi du temps à leur situation personnelle et familiale.
  • L’attractivité : la semaine de quatre jours est un élément qui peut séduire les jeunes talents, qui recherchent un meilleur équilibre entre vie professionnelle et vie privée.
  • La qualité de vie : la semaine de quatre jours peut avoir un effet positif sur le bien-être des agents, qui disposent de plus de temps libre pour se reposer, se former, se divertir ou s’engager dans des activités associatives ou citoyennes.

L’expérimentation sera menée en concertation avec les organisations syndicales, qui devront veiller au respect des droits et des conditions de travail des agents. L’impact de la semaine de quatre jours sur le service public, la productivité et la satisfaction des usagers sera également évalué.

Le congé menstruel : une reconnaissance des difficultés liées aux règles

Le congé menstruel est un dispositif qui permet aux femmes qui souffrent de douleurs ou d’inconfort liés aux règles de s’absenter du travail sans perte de salaire ni justification médicale. Ce congé vise à reconnaître les difficultés que peuvent rencontrer certaines femmes pendant leur cycle menstruel et à lutter contre le tabou qui entoure ce sujet.

L’Eurométropole de Strasbourg souhaite également expérimenter l’instauration d’un congé menstruel en 2024. Il s’agit d’une mesure inédite en France, où le congé menstruel n’existe pas dans le droit du travail. Seuls quelques pays dans le monde ont adopté ce dispositif, comme le Japon, l’Indonésie ou la Zambie.

Syamak Agha Babaei reconnaît qu’il y a « quelques écueils à éviter » pour mettre en place le congé menstruel. Il faut notamment définir les modalités d’application du congé, sans stigmatiser ni discriminer les femmes. Il faut aussi éviter que le congé menstruel soit assimilé à un congé maladie, ce qui impliquerait une médicalisation des règles et une négation du caractère naturel du phénomène.

Le vice-président de la collectivité indique qu’il faut « prendre le temps » pour élaborer un dispositif « stabilisé » au cours de l’année 2024. Il espère que le congé menstruel sera perçu comme une avancée sociale et un signe d’égalité entre les hommes et les femmes.

La semaine de 32 heures pour les Atsem : une réponse à la pénibilité du métier

La mairie écologiste de Strasbourg compte également mettre en place à partir de 2024, et de manière permanente, la semaine de 32 heures payées 35 pour ses Atsem (agents territoriaux spécialisés des écoles maternelles). Il s’agit de tenir compte de la « pénibilité bien documentée, bien avérée » du métier, selon Syamak Agha Babaei, qui est aussi premier adjoint à la maire de Strasbourg, Jeanne Barseghian.

Les Atsem sont des agents qui assistent les enseignants dans les écoles maternelles. Ils participent à l’accueil, à l’animation et à l’hygiène des enfants. Ils contribuent aussi à l’entretien des locaux et du matériel scolaire. Ils sont environ 400 à travailler dans les quelque 130 écoles maternelles de la ville.

La semaine de 32 heures payées 35 est une mesure qui vise à répondre aux revendications des Atsem et à valoriser leur métier. Elle doit aussi permettre de faciliter les recrutements afin d’atteindre l’objectif « d’une Atsem par classe » dans les écoles maternelles. Syamak Agha Babaei espère que cette nouvelle organisation sera bénéfique pour les agents, les enfants et les familles.

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